raconte Magali
+Raconte Magali en provence de nos jours
Par une belle matinée de juin, un petit mistralou rasant la garrigue, où poussaient romarins, genets, cistes et lavandes, les cheveux au vent, Magali , accompagnée de ses chèvres ,sautait de rocher en rocher au gré de sa fantaisie, bon pied bon œil elle surveillait le jeune bouc qui coursait ses chèvres.
le printemps se faisait sentir même chez son vieux Noiraud qui contait fleurette à la Pépette de la voisine, le nez fouineur et la queue droite battant l’air au rythme de ses rencontres.
Au creux de la colline, une source jaillissait, toute en sueur, elle s’y précipita et ôtât sa blouse qui l’encombrait.
Nue, elle était splendide, une taille de guêpe, des seins à faire damner tous les autres, même ceux du paradis, c’est pas peu dire
Elle plongeât la tête la première dans ce rau et en ressortie fraiche comme une anguiela et prête à sauter le premier bistouquet venu, mais à cette époque de l’année ; nul touriste, nul chasseur d’images, nul archéologue à la recherche de ruines, elle se revêtit donc , sans espoir de faire partager ses envies
Pourtant, dans la vallée, là où la lavande les oliviers et la vigne faisaient vivre les gens du cru, habitait Marius, gars un peu timide qui lorgnait depuis belle lurette sur la belle Magali, et ce jour-là, il monta le raidillon pour, soi-disant, acheter le fromage de chèvre qu’elle produisait elle même, le meilleur de la région parait- il, fait avec amour, disait-elle.
Quelle aubaine, se réjouit-elle, un invité.
Elle lui offrit un petit verre de rosé, tenu au frais dans le puits, racontât son quotidien, un peu monotone, l’histoire du bouc qui montait ses chèvres très souvent, du mistral qui parfois lui tournait la tête, du soleil qui échauffait ses sens, de son corps qui ,faute d’amour se desséchait
Pauvre Marius, lui si timide, comprenait bien la demande de sa belle, mais n’osait pas faire le premier pas.
Elle l’entraina vers le coin où elle préparait ses délicieux fromages, et priant St-Roch de lui pardonner, lui expliqua la marche à suivre.
Je ne suis pas une cabrette, mais une femme, tu dois déjà me dire des mots doux, me faire des amignaqrdi, enflammer mon ambricot et encore baiser et rebaiser partout, partout, ce qu’il fit illico, heureux d’avoir trouvé un prof à sa mesure, la théorie n’était pas pour lui, mais la pratique…Si.
D’un bond, elle sauta sur la table de préparation des fromages, et sans aucune précaution, se laissa enfourchée.
Après maintes reprises, vaincus l’un et l’autre, les coucourdons bien vides et le bagnoulet bien plein, elle s’exclame.
Maintenant tu comprends pourquoi mes fromages sentent l’amour et le plaisir de la dégustation, ils sont faits ici, sur cette table….