le vagabond et son chien
Au détour d’un carrefour, en plein champ, une croix comme on en rencontre en Bretagne, assis sur une pierre, un pauvre hère semble gouter le charme et la beauté du paysage
Il soliloque en regardant le christ crucifié par les hommes qui ne pensaient pas comme lui, par peur, par lâcheté, par bêtise. Il lui parle de son enfance, de la misère des autres, des infortunes de la vie, vie pas toujours choisie, mais subite
La charité, disait-il, est un mot vide de sens pour la plupart des gens. Le morceau de pain que l’on donne semble dire, prend et ne revient plus. On oublie que la faim se renouvelle tous les jours
Tu vois, dit-il en s’adressant au christ, tes paroles n’ont pas été comprises.
Cependant, vois-tu, je suis heureux sur cette terre, je peux partager ma miche avec ces chiens errants comme moi, qui eux, me regardent et me voient. J’aime leur amitié, et leur compagnie, nous nous comprenons. Seraient-ils meilleurs que les hommes.
Je me dis, si le christ au lieu de s’adresser aux humains, s’était adressé aux animaux, sa morale aurait été mieux comprise et mieux appliquée