la solitude d'une assiette
Il fut un temps, autour d’une table
En compagnie de plats innombrables
Je réjouissais divers fins palais
Avec mes sœurs, nous faisions le relais
Pour régaler certains gourmets,
Du hors-d'œuvre jusqu'à l’entremets
De jour en jour, moi pauvre assiette
Je me retrouve toute seulette
Sur une table dégarnie de ses atours
Juste le nécessaire sans rien autour
Pour un simple repas pris à la sauvette
Remplie très souvent de clopinettes
De moi, pauvre assiette, juste contenant
On me supprime, et entre deux pains
Un repas peut se faire, entre copains
Et, horreur, certaines se déguisent en carton
Pour finir à la poubelle, tel un vieux croûton
Seule, moi qui reste ta vieille assiette
Toi et moi, au repas, en tête à tête
Je te suis utile, malgré certaines envies
Que tu as de balayer les restes d’une vie
Du temps où tout n’était que plaisir
Et où maintenant il ne reste plus de désir